J’avais vu le Dr. Chevallier faire la promo de son livre sur France 2. Le titre un peu provocateur « Alors, on mange quoi? » et les explications simples de son auteur avaient attiré mon attention. Je me suis plongé dans les 268 pages et voici les 6 enseignements que j’ai retirés de ce guide du « manger bon sans toxique ».
Le ton est donné dès la première ligne « Comment nos assiettes ont-elles pu devenir d’aussi médiocre qualité, voire toxiques… ». Voilà pour le constat.
Passons aux recommandations pour faire évoluer nos habitudes alimentaires. La recommandation de base du livre est de manger bio à 100% mais il y a plus (beaucoup plus).
1. Viande ou pas?
En petite quantité, la viande n’est pas toxique. Par contre, en consommation régulière et
excessive, la viande rouge et la charcuterie sont classées par l’OMS respectivement « cancérigène probable et certaine »… Ce sont les matières grasses, les modes de cuisson et la présence de polluants qui sont particulièrement mis en cause.
Conseil: construire les repas selon la proportion 2/3 légumes et 1/3 viande (maximum). La viande peut être fortement réduite ou abandonnée. Dans ce cas l’alimentation doit inclure des protéines végétales comme des légumineuses (haricots, lentilles, pois chiche, fèves etc.).
2. Le sucre, encore lui
On le sait, le sucre est partout. C’est d’autant plus choquant que les fruits et légumes que nous ingérons contiennent suffisamment de sucre pour satisfaire les besoins de notre organisme.
Conseil: éviter les friandises, viennoiseries, jus industriels etc. Les fruits frais, PDT, pain, céréales et légumineuses cuites et sèches sont recommandés.
Indice glycémique, hein?
Il est encore peu connu. C’est un indice qui définit la capacité d’un aliment à augmenter le taux de sucre dans le sang. Plus l’indice glycémique est bas, plus lente est la diffusion du sucre dans le sang et meilleur c’est pour notre organisme. Pour cela, privilégier miel, produits naturels et bruts.
3. La graisse, c’est bon!
Contrairement à une idée répandue, certaines graisses sont nécessaires à notre organisme. Par contre, il faut fuir les acides gras dits « saturés » (issus des viandes, charcuteries, huile de palme etc.) et « (partiellement) hydrogénés » (vérifier les étiquettes).
Les acides gras « mono-insaturés » (huile d’olive, avocats, noisettes…) et « poly-insaturés » (huile de noix et de colza, poissons gras…) sont eux nécessaires à notre équilibre alimentaire. Ces « bonnes » graisses sont indispensables pour le sportif car elles contiennent beaucoup d’énergie.
4. Savoir (bien) cuire les aliments
Certaines légendes sont tenaces… En effet, cuire les légumes ne revient pas à détruire toutes les vitamines! Cela augmenterait même leur biodisponibilité (ouh le beau terme).
En ce qui concerne les modes de cuisson:
- A l’eau: très bien pour les légumes mais engendre des pertes de vitamines si la cuisson est trop longue. Privilégier une cuisson courte (qlqs minutes)
- Vapeur: la meilleure cuisson car elle conserve les vitamines.
- Sur surface chaude: assez destructrice de vitamines à cause des températures élevées. Ne pas faire brunir les aliments, cela crée des substances potentiellement cancérogènes.
- Friture: globalement pas intéressante. Perte de vitamines et rend les aliments gras.
- Four: ne pas dépasser 200° et ne pas faire brunir les aliments
- BBQ: une horreur! La graisse goutte dans le feu et se transforme en fumée toxique…
Et les matières grasses pour la cuisson? Il faut veiller à ne pas dépasser les températures critiques (indicateur = changement d’apparence et fumée noirâtre). Températures critiques: beurre: (120°), huile d’olive extra vierge (200°), huile de sésame ou d’arachide pour les fritures.
5. Alimentation et prévention de maladies
L’hygiène de vie influe clairement sur la qualité de la santé. Les conseils de base toujours bon à rappeler:
- Limiter fortement l’alcool (quelques verres/semaine maximum):
- Faire de l’exercice (30’/jour minimum): surpoids et obésité favorisent l’apparition de cancers;
- Manger équilibré, des aliments non transformés et bio: une alimentation pauvre en fruits et légumes favorise l’absorption d’éléments toxiques;
- Limiter l’exposition aux polluants (chimiques notamment);
- Pas de drogues et limiter les médicaments.
6. Je mange donc je pollue?
La production d’aliments génère bien sûr des émissions (CO2, méthane etc.). Nous pouvons agir pour en limiter le volume:
- Opter pour de l’alimentation bio permet à l’agriculture biologique d’émettre moitié moins de CO2 que l’agricuture conventionnelle grâce à la suppression des intrants (engrais etc.);
- Réduire sa consommation de viande de ruminants par 2 et celle de produits laitiers permet de diminuer de 20% les émissions liées à l’alimentation. Une alimentation végétarienne mène à une diminution de +-40%;
- Privilégier les circuits courts et les produits sans emballage ou en grands conditionnements.
En conclusion,
J’ai aimé:
- La dimension très instructive/éducative. Un vrai guide pratique à garder à portée de main pour faire évoluer son alimentation au quotidien.
- Les éléments scientifiques simples qui expliquent sur quoi l’argumentation se base.
- Le ton direct et le vocabulaire accessible.
J’ai moins aimé:
- Le côté un peu radical du manger bio et du rejet integral de l’industriel.