Finir mon 1er Trail 30km grâce au mental

Pour prendre du plaisir lors d’une course, il est impératif de bien se préparer. Je viens encore de le vérifier en participant à mon premier Trail de 30km pour lequel je n’étais pas assez entraîné. Par contre, j’ai pu vérifier la puissance du mental sur une course de longue durée. Récit et enseignements de mon dernier Trail.

Commençons par dresser le cadre. Ne vous fiez pas à son nom qui prête à sourire, le Trail de la Grimace n’a rien d’une blague. C’est un vrai Trail qui propose plusieurs distances (de 17 à 80km), organisé par un club de passionnés, qui se déroule à Marche-en-Famenne. Pour les connaisseurs, le 55 et le 80 Km sont qualifiants pour le Trail de tous les superlatifs, l’UTMB.

Temps de préparation

Après ma première participation aux Crêtes de Spa (21km) début mars, je voulais me fixer un nouvel objectif. Un article de presse qui présentait les plus beaux Trails de Belgique avait attiré mon attention sur le 30km de La Grimace. Après avoir consulté mon coach afin de vérifier si mon niveau allait me permettre de prendre le départ et d’adapter mon programme en conséquence, j’ai validé mon inscription.

J’ai donc suivi un planning d’entraînements spécifique pendant 2,5 mois. En cours de préparation, je me suis rendu compte qu’il est assez « facile » d’aller chercher les 20km (avec de l’entraînement, bien sûr). Par contre, continuer à progresser pour atteindre les 30Km est proportionnellement beaucoup plus compliqué. Soyons honnête, à la veille du départ, j’avais des doutes sur ma capacité à boucler les 30km, mon temps de préparation ayant été un peu juste. Je m’étais donc fixé un seul objectif: finir.

Un début de course idéal

Dimanche dernier à 10h, je m’élance avec plus de 400 autres participants. L’ambiance est bonne. Les sourires sont sur les visages.

Km 1 à 10: Tout se déroule très bien. Je me sens en forme. Cardio et chrono sont sous contrôle. A l’exception de l’ascension de deux très fortes côtes, le rythme et les jambes sont au rendez-vous.

Km 15: Nous sommes à mi-parcours. Ascension vers la Commanderie à Hotton, je dois marcher à plusieurs reprises. Ca devient beaucoup plus technique. Les rochers à escalader font diminuer ma vitesse moyenne mais je profite du magnifique paysage!

Km17: Premier ravitaillement. Un peu d’eau, un biscuit et en route. Il reste 13Km à parcourir. Je sens la fatigue musculaire s’installer et une douleur au pied gauche apparaît. Elle ne me lâchera plus. Je sais déjà que le dernier 1/3 de la course va être difficile.

Km 20 à 25: J’ai ralenti le rythme. Mon cardio tendance à s’emballer au moindre effort prolongé. La fatigue est là. 3h se sont écoulées depuis la ligne de départ.  Une douleur au genou droit vient accompagner celle du pied. Ca devient très compliqué.

5 derniers km: Je ne vois plus le paysage tant mes muscles me font souffrir. Je dois m’arrêter à plusieurs reprises mais l’obsession de finir à tout prix prend le dessus. Les trois derniers km sont un enfer. La ligne d’arrivée se rapproche et me semble pourtant de plus en plus difficile à atteindre. A 1km du but, la pluie se met à tomber, comme pour me dire qu’il est temps de finir. Je termine grâce à la force mentale malgré la douleur.

Je rejoins la ligne d’arrivée 4h02′ après le départ. A bout de force mais fier d’avoir su me dépasser et riche d’enseignements pour mes prochaines courses.

Une course, deux enseignements

  1. Cela peut sembler une évidence mais atteindre le bon niveau préparation est clé pour entamer une course sereinement. Outre le risque de blessure, le manque d’entraînement peut tout gâcher. Se fixer un objectif ambitieux est très gratifiant et motivant. Se donner le temps de s’y préparer est INDISPENSABLE.
  2. L’impact de la force mentale est vraiment incroyable. A 3 km de l’arrivée, je n’étais clairement plus en état de finir ma course. Ce ne sont pas mes jambes qui m’ont porté jusqu’à l’arrivée mais mon mental. « Tenir! » est le mot qui me revenait sans cesse en tête. Aveuglé par la difficulté, je n’ai pas profité des 5-7 derniers km de course mais la satisfaction d’avoir tenu et d’être allé au bout de mes forces est très gratifiante. Elle donne beaucoup d’énergie et de confiance pour la suite. Je sais désormais que je pourrai courir plus de 30 Km. Je sais que je peux aller plus loin dans l’effort.

Il me reste à fixer mon prochain objectif. Je l’ai déjà en tête et vous en parlerai bientôt.

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